THE GLENLIVET
The Glenlivet a taillé sa réputation autour de son savoir-faire en matière de single malt. Détenu par le groupe français Pernod-Ricard, le whisky Glenlivet est particulièrement populaire aux États-Unis. Les amateurs de grands single malt jugent, qu’en proposant une alternative plus délicate aux arômes des bourbons caramélisés, la production The Glenlivet a trouvé sa place chez l’Oncle Sam… D’autres, plus férus d’histoires à raconter le soir au coin du feu, disent que celle de Glenlivet ressemble à un western… Et que ce serait la raison pour laquelle les américains sont si sensibles au caractère des whiskies estampillés The Glenlivet. Personnellement ? On aimerait bien vous la raconter, cette histoire de cow-boys écossais… Car elle démontre que, parfois, un destin “à deux balles“ peut devenir une réussite commerciale…
Savoir se faire respecter avant de s'imposer
Avant que la loi mette son nez dans les comptes des distilleries, pour évidemment y dénicher de l’argent destiné au trésor public, la production du whisky était considérée comme artisanale. Le processus de réglementation est connu, en voici les dates clés :
● 1781 : interdiction de distiller du whisky pour sa consommation personnelle.
● 1784 : l’Écosse est divisée en deux zones de productions (les Highlands et les Lowlands) afin de mieux organiser les collectes et la répartition des recettes fiscales.
● 1816 : une loi supprime la segmentation fiscale de l'Écosse en incitant les distilleries clandestines à déclarer légalement leur production.
● 1823 : une nouvelle loi souhaite s’attaquer à la contrebande en supprimant le nombre de taxes, mais en obligeant les récalcitrants à passer à la caisse. Cette loi, appelée The Excise Act, ne fut pas populaire…
Pourquoi avoir pris le temps de rappeler ces quelques dates ? Parce que justement le fondateur de Glenlivet participa à la légalisation de la production de whisky en acceptant de faire partie des premiers contributeurs. En soutenant The Excise Act, George Smith fut l’un des premiers distillateurs à produire un whisky légalement, mais devint le traître à la cause. Il fut menacé physiquement pour avoir cédé et accepté de payer afin d’obtenir le droit de distiller. Plusieurs tentatives punitives s’attaquèrent aux murs de son usine de production… Il aurait pu tout perdre, ou abandonner le terrain, mais il préféra se procurer deux pistolets à silex (le lecteur attentif aura saisi, à ce moment précis du récit, l’allusion au destin à deux balles…). L’ambiance devait être digne d’un western dans lequel, le héros, seul contre tous, préfère mourir les armes à la main que déchu de son honneur. Une ambiance qui a fait de Glenlivet, le single malt le plus américain d’Écosse…
Alors, si cet épisode fut déterminant pour faire de The Glenlivet le single malt le plus vendu aux États-Unis, pourquoi contester cette version romanesque d’un succès commercial ? Mais puisque nous sommes là pour vous présenter objectivement la maison The Glenlivet, autant également évoquer des raisons plus rationnelles…
Le single malt le plus vendu aux US... parce que le meilleur ?
Ce qu’il est intéressant de constater, c’est que la production de The Glenlivet n’a jamais cessé. Contrairement à bien d’autres distilleries écossaises, qui subirent dramatiquement les conséquences d’événements conjoncturels, The Glenlivet a su passer entre les gouttes de la fatalité, à l’instar de la persévérance de George Smith.
Voici encore quelques exemples parlants :
● Un incendie détruit l’une des distilleries de The Glenlivet ? Ce n’est pas grave, puisqu’une autre distillerie, plus grande, était en cours de montage.
● La grande dépression des années 30 provoque des faillites à répétition chez les producteurs de whisky ? Glenlivet est l’une des deux dernières distilleries écossaises à continuer de fonctionner grâce à la qualité de sa production.
● La seconde guerre mondiale oblige les distilleries, par décret, à cesser leur production ? Seul Glenlivet a le droit de reprendre son travail car l’exportation de ses whiskies en direction des États-Unis génèrent des recettes fiscales très utiles pour financer l’effort de guerre britannique.
● Après la guerre, les restrictions sur le marché de l’orge pénalisent la production de malt ? On ordonne de réserver du blé pour Glenlivet, au détriment de la fabrication de pain, car économiquement les exportations de whiskies sont toujours aussi cruciales.
Comme on le voit, l’histoire et la qualité de son malt a permis à The Glenlivet de devenir un incontournable aux États-Unis. Il ne lui reste plus qu’à conquérir l’Europe et la France… Avec le Glenlivet Nàdurra se devrait être une formalité. Ce whisky embouteillé sans filtration, bénéficie d’un vieillissement dans des barriques de xérès ce qui lui confère une expression aromatique généreuse et gourmande…
