Kilchoman

Kilchoman est une distillerie installée sur l’île d’Islay, à la réputation affirmée en matière de whisky tourbé. Si les maisons Lagavulin, Laphroaig ou Ardbeg font partie des fleurons de la région, quelques challengers osent affirmer leur personnalité à l’instar de Kilchoman. La condition pour être repéré par les amateurs et convaincre les plus sceptiques, pouvoir revendiquer une particularité déterminante, un atout dans sa manche… Cet atout, Kilchoman n’est pas allé le chercher bien loin. En effet, la distillerie est la seule d’Islay à produire son orge, à le malter et à le distiller. Qualifiée de distillerie agricole ou de ferme du whisky, Kilchoman n’a pas que cette particularité à mettre en avant pour vous séduire… Sa jeunesse et donc sa modernité en font l’une des distilleries les plus attractives du moment, l’une des plus attentives aux goûts des nouveaux dégustateurs.

Jeune, mais pas sans expérience

Lorsque Anthony Wills décide de créer Kilchoman sur l’île d’Islay, cela faisait plus de 120 ans qu’aucun projet de ce jour n’avait osé émerger dans le sanctuaire de la tourbe. Embouteilleur indépendant durant une dizaine d’années, Wills ne faisait pas que d’acheter des barriques de malt pour ensuite les mettre en bouteille… Il était attentif aux méthodes de distillation, aux processus de vieillissement et surtout, Anthony Wills manquait de stock. Exigeant sur la qualité, il ne mit pas longtemps avant de se retrouver face à ce dilemme : s’il voulait continuer de fournir ses grossistes en bouteilles de whisky, il allait devoir négliger la qualité de sa source d’approvisionnement. Conscient que la demande en breuvage malté de qualité ne cessait de s’accroître, au contraire de la production, donc, il applique cette règle essentielle du capitalisme : il se décida à participer à augmenter l’offre… Une fois cette décision prise, il lui fallait résoudre deux autres problèmes :

●       Où implanter sa distillerie ?

●       Comment financer sa construction ou le rachat d’une affaire à bon prix ?

Le choix de l’île d’Islay lui parut tout de suite évident, en raison d’abord de son statut à part aux yeux des amateurs de whisky haut de gamme et parce que la mode des breuvages tourbés était à son pinacle. Le plus difficile de trouver le financement, mais là encore le choix d’Islay fut déterminant. En effet, être la première nouvelle distillerie après 120 ans de règne de Lagavulin faisait rêver les investisseurs privés sans lesquels le projet n’aurait pu aboutir.

C’est ainsi qu’en 2005 fut inaugurée avec l’objectif de de mettre en avant la tradition ancestrale des distilleries autonome de la récolte de l’orge jusqu’à la mise en bouteille. 

Kilchoman ou les deux piliers de la saveur

Anthony Wills a deux convictions : un grand whisky, c’est d’abord une base de distillation parfaite et un élevage optimum. Cela semble banal d’affirmer cela, mais combien de distilleries savent si bien masquer les défauts de leur distillat dans la fumée de tourbe ? Le souhait de Kilchoman n’étant pas d’en mettre la bouche, le travail qui consiste à récolter une orge de qualité est aussi important que le choix d’une pierre précieuse avant sa taille par le bijoutier. C’est ainsi qu’en moins de 20 ans, grâce à la finesse aromatique de sa production, Kilchoman a su faire de sa bouteille un flacon iconique. Le whisky Machir Bay est l’exemple parfait de cette réussite. Ce single malt sans âge est particulièrement tourbé (50 ppm), mais il reste toujours en bouche les saveurs d’agrumes et de fruits blancs obtenus grâce à la distillation de l’orge de la maison…