Si les fameux Gin Tonic ou Gin Fizz ont contribué à la notoriété du gin, ils l'ont parfois cantonné à une réputation d’ « alcool à cocktails ». Mais les temps changent, et les gins séduisent de nouveaux adeptes qui sont conquis par les saveurs proposées par des marques qui savent innover tout en respectant la personnalité de cette boisson emblématique. Peu de spiritueux, en effet, peuvent revendiquer autant de variétés de goûts et un tel foisonnement de sensations.
Le gin peut guérir de tout…
Ce sont les Hollandais qui ont inventé le gin, mais ce sont les Anglais qui l’ont fait connaître. Revenons à l'époque des colonies de sa majesté, rappelons-nous que la malaria et le paludisme faisaient des ravages avant l’invention de la quinine. Ce médicament, produit à partir de l’écorce du quinquina (un arbuste originaire d’équateur), n’était pas facile à consommer en raison de son amertume. Mais les médecins anglais sont des pragmatiques… Ils comprirent assez vite que, mélangée à du gin, la quinine était franchement plus facile à prescrire. Le gin tonic était inventé, et avec lui le début d’une épopée qui fait aujourd’hui de cet alcool un traitement très efficace contre la morosité…
Le gin n’est pas anglais, le London gin non plus…
À l’origine exclusivement distillé à partir de céréales, le gin était ensuite aromatisé aux baies de genièvre. Pour pallier la monotonie du breuvage, on osa distiller autre chose que des céréales (écorces d’orange, pelures de patates, mélasse de betterave…) et on fit macérer dans le breuvage divers aromates. Mais les anglais sont des nostalgiques… En souvenir peut-être de l’époque des colonies, ils imposèrent une appellation afin de faire respecter la recette originale du gin. Son nom ? London Dry Gin (le terme Dry précisant qu’il n’y pas d’ajout de sucre).
Le London Dry Gin, c’est quoi ?
C’est d’abord et avant tout un gin dans lequel aucune adjonction d’ingrédients aromatiques, de sucre et de colorants n’est autorisée. On peut produire un « London » partout dans le monde, à la condition de respecter ces trois critères :
- Un gin obtenu par distillation de matière première d’origine agricole.
- Un goût dominant : celui des baies de genévrier.
- Un degré d’alcool minimum : 37,5°.
Il n’y a pas que le London Gin dans la vie…
Si l’appellation « London » a permis d’imposer une norme de qualité, elle a également donné des idées. En partant du postulat qu’un gin se doit d’être reconnaissable aisément, grâce aux arômes issus du genévrier, pourquoi ne pas proposer une palette aromatique plus large ? C’est ainsi que les gins distillés à partir d’un jus composé de diverses essences d’arbres, de fruits et de fleurs permirent d’attirer vers cette boisson de nouveaux consommateurs. L’exemple du gin français 44°N illustre parfaitement le potentiel aromatique et la finesse des expressions dont cette boisson est capable. Ce gin 44°N, originaire de la Côte-d’Azur, forge sa personnalité autour d’une variété de genévrier méditerranéen (le cade), de mimosas, et de roses immortelles. Le détail qui change tout ? Tous ces ingrédients sont distillés en s’inspirant des méthodes d'extraction aromatique du monde de la parfumerie...
Lorsque la tradition et la modernité se rencontrent, le gin reste le gin, mais en encore meilleur…