La question de savoir, si l’on peut boire un « alcool fort » pur, est souvent posée aux habitués du whisky, du cognac et de la vodka. Concernant le gin, les puristes affirmeront qu’il s’agit d’une boisson qui révèle sa complexité aromatique à la condition de la déguster sans la mélanger. Les consommateurs plus raisonnables décréteront, qu’au-delà de 37,5° d’alcool (le degré minimal exigé pour un gin), il est impossible de vraiment profiter des arômes de n’importe lequel des spiritueux. Comme bien souvent, la vérité se cache dans un savant « entre-deux » qui vous permettra de boire votre gin comme vous en aurez envie, mais en variant les plaisirs…
L’alcool et le goût, ça va ensemble ?
Pour permettre à vos papilles gustatives d’apprécier une boisson alcoolisée, il est recommandé de vous aider à saliver… Si vous souhaitez donc déguster votre gin pur, il faut déjà penser à disposer un verre d’eau à proximité de votre verre d’alcool. Le but n’étant pas de se désaltérer, mais d’aider vos papilles à mieux supporter les effets de l’alcool, vous choisirez une eau de source la plus neutre possible pour ne pas parasiter les arômes de votre spiritueux.
Quelques gins à boire purs
Les gins à boire de préférence purs sont des boissons distillées à partir d’une sélection originale de matières premières, c’est-à-dire moins classiques que la céréale ou la pomme de terre. Le gin Hendricks, par exemple, est élaboré avec des essences de concombre, de pétales de rose et de plantes que l’on rencontre rarement dans un verre de gin. Le jus obtenu est aromatisé lors d’une seconde distillation avec des essences de coriandre et de cumin. L’expression aromatique du gin Hendricks mérite donc une dégustation sans ajout ni mélange, tout en pensant à faire saliver ses papilles avec un peu d’eau fraîche.
Un autre gin qui mérite d’être découvert pur est le Gin Citadelle No Mistake Old Tom. Son élaboration tient du parcours initiatique, puisque l’idée de son créateur fut de partir à la découverte d’un gin populaire du 19e siècle. Mais pour sublimer le passé, l’apport d’un sucre roux des Caraïbes fut déterminant. Toasté puis caramélisé dans des chaudrons de cuivre, l’ingrédient manquant est ensuite vieilli plusieurs mois dans des barriques d’eau-de-vie. Il serait dommage de ne pas « conquérir » cette Citadelle sans artifice, afin de profiter de la pureté de ses arômes floraux et grillés au sucre roux.
Le gin, c’est comme vous voulez…
« Qui peut le plus, peut le moins… », pourrait-on dire à propos du gin. Car s’il existe de nombreux gins à découvrir purs, ceux-ci peuvent révéler allègrement une autre facette de leur personnalité dans un mélange de fruits et d’alcools. Le gin 44°, qui lui est distillé sur la Côte d’Azur, proposent des arômes agrumes et floraux qui peuvent se marier parfaitement dans un cocktail à base de miel et de citron. C’est ce qu’il faut retenir de cet alcool vieux de 500 ans : pur ou mélangé, un bon gin, c’est comme on veut.