Au Japon, c’est une dizaine de distilleries qui propose un choix de whisky plutôt varié. Elles profitent des variations climatiques de l’archipel et de ses 6 852 îles. Si certaines distilleries ont choisi de produire du whisky pour répondre à une demande locale, d’autres ont préféré rechercher une configuration géographique similaire à celle de l’écosse ou de l’Irlande pour se confronter aux musts des spiritueux. La plus emblématique de ces distilleries est celle qui porte le nom de Nikka, mais dont le whisky le plus connu est le Yoichi (du nom de la rivière qui coule près de ses installations).
Vous désigner quel whisky japonais est le plus approprié pour partir à la découverte des joyaux gustatifs nippons est un cruel défi. Nous nous permettrons donc de ne pas vous conseiller un seul whisky, mais trois bouteilles, et vous allez comprendre pourquoi…
Le whisky japonais, le plus écossais
Le Nikka From the barrel est le whisky parfait pour débuter sa découverte des whiskies japonais. La bouteille originale, emblématique du style Nikka, évoque avec élégance un breuvage qui se voudrait doté de vertus médicinales ou peut-être magiques… Le « From the barrel » est issu d’un assemblage de plusieurs malts, dont surtout un whisky de grain de maïs qui lui procure une densité aromatique surprenante. Multimédaillé depuis 2008 (Médailles d’Or lors de l’International Spirits Challenge, de l’International Wine & Spirit Competition, du World Whiskies Awards…) ce whisky titre 51,4° d’alcool ce qui vous permet de le diluer à l’eau de source pour en profiter en dégustant quelques sushis. La porte d’entrée dans le monde du whisky japonais serait donc une bouteille aux épaules carrées ? Rassurez-vous, contrairement au cerbère d’un club privé, elle sait se montrer souple et facile à déguster…
Le whisky japonais, le plus japonais
Le whisky Okayama est le plus japonais en bouteille et philosophiquement. Sa rareté est le symbole de sa discrétion, mais également de son ambition. à l’origine de ce whisky, il y a deux frères qui apprennent, à la suite du décès de leur père, la fabrication du saké. De la boisson nationale jusqu’au whisky il n’y a pas qu’un pas, mais plusieurs années. Si les deux frères bâtissent leur propre distillerie dans les années 20, c’est seulement en 2011 que Miyashita proposera la première preuve de son savoir-faire. Typiquement Japonaise de nationalité, la distillerie s’impose de n’utiliser que des matières premières locales : l’orge est récoltée derrière les bâtiments et l’eau est tirée des profondeurs de la rivière souterraine Asahikawa.
Le whisky japonais, meilleur qu’un écossais
La maison Nikka s’est d’abord inspirée des méthodes des plus grandes distilleries écossaises avant d’un jour faire mieux… Le Miyagikyo est un whisky japonais (la distillerie est au nord de l’île de Honshu, réputée pour la pureté de son eau) qui surclasse nombre de whiskies écossais tout en n’inventant rien. Le processus de fabrication est maîtrisé, le vieillissement en fûts de sherry pas original et sa dégustation est sans surprise. Mais allez savoir pourquoi on ne ressort jamais indemne d’une dégustation d’un Miyagikyo ? Certains amateurs affirment que c’est parce que l’âme de Masataka Taketsuru donne à ses bouteilles une ampleur céleste. Franchement… Si les whiskies avaient une âme, ça se saurait, non ?