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Hampden

Si la Jamaïque a bénéficié de la notoriété de Bob Marley et plus récemment de celle d’Usain Bolt pour se faire connaître, bientôt on pourra aussi citer les rhums produits sur la troisième plus grande île des Caraïbes. Quelques maisons commencent à se faire connaître, on pourrait citer Appleton Estate parmi les plus anciennes, ou la Maison Hampden qui, après s’être cantonnée à embouteiller des productions anonymes, a décidé de produire ses propres jus.

Les importantes plantations de cannes à sucre, présentes en Jamaïque depuis 1650, firent du pays un producteur important de sucre sous l’égide des colons anglais puis espagnols. La mélasse, ce résidu obtenu lors de l’extraction du sucre de canne, a participé à faire de la Jamaïque un revendeur important de cette matière première utilisée par les distilleries européennes et américaines non pourvues de plantations sucrières. Quelques quantités étaient conservées sur place, pour la production d’un rhum local peu qualitatif, mais l’abolition de l’esclavage et ensuite la crise sucrière du 19e siècle ont mis un terme à l’embellie économique autour de la canne à sucre. C’est à cette époque que la maison Hampden réussit à profiter de la situation en produisant une boisson faite d’un mélange de mélasse à bon marché et d’alcool neutre.

Du rhum blanc au rhum vieilli

Traditionnellement, le rhum jamaïcain était un rhum blanc non vieilli. Il s’agissait de jus distillés à partir de mélasse de mauvaise qualité et qui étaient revendus sans réduction alcoolique à la population locale. Ces breuvages étaient détournés de leur fonction en devenant des produits pharmaceutiques aux propriétés folkloriques. Le potentiel pour produire des rhums de qualité existait bien sûr, le terroir et le climat n’attendaient que ça, mais la mélasse produite était toujours monopolisée par les distilleries étrangères. C’est parce que ces dernières ont commencé à distiller sur place, et donc à vieillir leur jus en Jamaïque avant de les exporter embouteillés, que l’idée vint à des exploitants locaux de tenter l’aventure d’un rhum plus qualitatif. Imaginez-vous qu’il fallut plus de 250 ans de réflexion à Hampden pour enfin passer de l’exploité à l’exploitant. Pour cesser de produire des distillats au profit des autres et d’enfin créer son propre rhum. 

Si Appleton fut longtemps la seule maison connue à l’étranger pour produire des rhums vieillis de qualité, Hampden fait maintenant partie du cercle fermé des distilleries haut de gamme. Peu vendus en Jamaïque, les rhums Hampden sont réservés à quelques établissements de luxe fréquentés par des touristes argentés. Les temps ont bien changé, mais pas la méthode de travail. En effet, la particularité de la production jamaïcaine réside dans le choix d’une fermentation prolongée des jus de mélasse. La distillation qui s’ensuit a fort affaire avec l’exubérance d’un mélange enrichi aux levures indigènes et aux résidus de composts fruitiers. On comprend le nécessaire passage en barriques, afin de domestiquer “la bête“ à saveurs sortie des alambics. Déguster un rhum Hampden 8 ans, c’est donc se confronter à l’animalité et à la chaleur des tropiques… C’est partir à la conquête de l’expression brutale des fruits confits et des épices. C’est prendre le temps d’un peu sauvagerie.