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Glendronach

La région du Speyside est le terrain de jeu principal de la production du whisky écossais. Situé au nord-est de l’île, c’est une enclave d’une autre région mythique, celle des Highlands. Le Speyside n’est donc pas le plus grand territoire de production en termes de superficie, mais le plus important si l’on tient compte du nombre de distilleries. En effet, des noms aussi connus que Balvenie, Cardhu, ou Glenfiddich y sont présents, ce qui fait qu’au total plus de la moitié des distilleries écossaises est située dans le Speyside. Si certaines d’entre-elles ont souffert de la prohibition américaine ou des crises économiques successives (comme nous l’avons relaté avec les distilleries implantées à Campbeltown), il est intéressant de constater que les distilleries du Speyside ont su résister et maintenir une production suffisante pour ne pas faire faillite. La raison de cette longévité peut s’expliquer par le caractère plus conventionnel des productions de cette région d’Écosse. Encore aujourd’hui, un whisky du Speyside a cette réputation d’être « facile à déguster », contrairement, par exemple, aux breuvages des Islay aux saveurs de tourbe omniprésentes. Mais parce que la loi du marché reste le curseur de toute production qui se veut rentable, Glendronach ne fait pas partie des derniers pour s’essayer à d’autres saveurs…

Glendronach, ou les vertus du changement

Pour évoquer spécifiquement Glendronach, précisons qu’elle est située dans un lieu qui se voudrait sauvage (le nom de Glendronach signifiant en gaélique « la vallée des ronces »), mais qui ne l’est plus. Visiter les installations Glendronach, c’est découvrir des bâtiments datant de deux siècles, mais parfaitement rénovés. C’est également se promener aux abords de parterres gazonnés et apercevoir des bosquets boisés entretenus. L’atmosphère calme et paisible n’évoque donc pas, ou si peu, un passé qui fut parfois agité. Fondée en 1826, la distillerie a connu moult propriétaires et bien des aléas avant de définitivement imposer un savoir-faire qui fait des whiskies Glendronach les fleurons du Speyside, même si leur notoriété n’est pas celle de maisons telles que Glen Grant ou Glen Moray.

Glendronach, ou les vertus du camaléon

Un temps propriété du groupe français Pernod-Ricard, Glendronach a appartenu à Benriach, une maison qui s’amuse à inventer des cuvées triplement distillées ou ultra tourbées. Depuis son rachat par la société propriétaire notamment du célèbre whiskey américain Jack Daniel’s, Glendronach élabore des Blends classiques destinés à des marques du groupe. Mais conscient du potentiel historique de la distillerie, les maîtres distillateurs réservent les malts à la production de whiskies haut de gamme. Si les cuvées Glendronach sont identifiables à partir d’un numéro de lot spécifique (batch 11, batch 12…), elles partagent ces trois points communs :

  1. Aucune mention de la durée de vieillissement n’est lisible sur les étiquettes
  2. Les élevages se font dans des barriques utilisées pour l’affinage de vin de xérès
  3. Les jus sont embouteillés sans filtration, ce qui augure des degrés élevés d’alcool (plus de 50°).

Si nous évoquions le caméléon, en titre de ce paragraphe, c’est parce que justement chacun des lots mis en vente est l’expression d’une tendance. La mode des whiskies tourbés a ainsi conduit Glendronach a proposé des cuvées bénéficiant d’une patine fumée. Un peu à l’image de Benriach, l’idée étant de ne pas laisser aux breuvages des Islay le monopole des saveurs de la tourbe fumée.