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Ardbeg, le plus fou des 3

Au sud de l’île d’Islay, celle que l’on nomme la « reine des Hébrides », trois distilleries se partagent paisiblement un territoire en profitant de leur proximité avec Port Ellen et sa production de 20 000 tonnes de malt. L’une de ces distilleries est une survivante qui, un peu à l’image de ces amoureux de la vie qui ont vu la mort de près, ose tout.

Plus fumé qu’un Laphroaig, plus tourbé qu’un Lagavulin, Ardbeg a vraiment décidé d’aller au bout de toutes ses convictions. Véritable coquille vide dans les années 90, le rachat par Glenmorangie a donné une seconde vie à la distillerie, ce qui fait dire aux amateurs qu’Ardbeg a été sauvé des eaux. « Lesquelles ? », pourriez-vous nous demander… Celles du Loch Uigeadail, on vous répondrait.

Ardbeg aime les records

Les whiskies Ardbeg sont des compétiteurs, aucun palais ne leur résiste… Que l’on aime ou que l’on n’aime pas les breuvages inventés par Bill Lumsden et ses équipes, personne ne reste indifférent devant un tel déferlement d’arômes et de tourbe. Profitant de sa situation géographique, la distillerie domine les éléments et les tempêtes (en gaélique, Ardbeg signifie « promontoire »). Le chai de vieillissement a, lui aussi, été pensé pour affronter les vents marins et les déferlantes de l’hiver.

Mais ce qui passionne par-dessus tout les patrons d’Ardbeg et Bill Lumsden en tête, le « master distiller », c’est de battre des records de PPM. Il s’agit d’une mesure, particulièrement prisée des initiés, qui permet de connaître le niveau de concentration de tourbe dans un whisky. Un niveau moyen est de 20 PPM, à partir de 50 PPM on a affaire à un breuvage particulièrement tourbé, au-delà, c’est « imbuvable » pour un néophyte. Chez Ardbeg, on aime afficher un minimum de 50 PPM, tout en précisant que certaines cuvées peuvent afficher des scores compris entre 80 et 100…

Le whisky et la tourbe, un mariage de passion

La tourbe est une matière fossile que l’accumulation de végétaux, dans un contexte marin, a formé au fil des siècles. Utilisée autrefois comme combustible, elle est devenue un ingrédient indispensable lors de l’élaboration des malts de certains whisky écossais. Pour aromatiser une orge maltée, c’est plutôt simple : on consume la tourbe afin de profiter de son dégagement de vapeur et de fumée. Ensuite ? C’est tout le savoir-faire d’Ardbeg qui, grâce à des alambics spécifiques, s’efforce de ne conserver que les effluves aromatiques les plus délicates.

Deux whiskies Ardbeg incontournables

Ardbeg An Oa

Ce single malt est un représentant typique des whiskies produits sur cette partie méridionale de lîle dIslay. Une cuve, spécialement dédiée, sert de réceptacle à l’assemblage de trois malts issus de trois maturations différentes. Ardbeg utilise, un effet, trois variétés de fûts afin de mixer les arômes de cuir, de réglisse et de tourbe. Les notes boisées et caramélisées sont apportées par des fûts neufs dont l’intérieur a été volontairement brûlé (cette pratique est appelée « la chauffe »).

Ardbeg Uigeadail

Ce whisky est une série limitée qui respecte l’identité Ardbeg, mais cette fois-ci en mettant à l’honneur la pureté des eaux du Loch Uigeadail. Ce n’est pas seulement à une dégustation que vous serez convié, mais à un véritable pèlerinage à la source de l’histoire d’Ardbeg. Précisons que ce whisky est non filtré à froid, ce qui procure à l’Uigedeail une richesse aromatique à la persistance diabolique. Et quand vous saurez, qu’en gaélique, Uigeadail exprime lidée de linconnu et du mystérieux, alors il ne vous restera plus qu’à fermer les yeux et déguster…