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Michel Couvreur

Michel Couvreur est belge, mais il a réussi à imposer son nom dans le monde du whisky à partir d’une sélection de malts écossais. D’abord négociant en vin de Bourgogne, il s’est intéressé aux méthodes de distillation avant de se consacrer à l’affinage d’orge maltée distillée. Son métier consistait donc à acheter des jus en écosse, auprès de distilleries peu connues ou réputées, avant de les transférer en France, près de Beaune. Le travail d’affinage était mené dans des caves construites dans le but de pouvoir stocker durant de longues années les breuvages sélectionnés. Michel Couvreur faisait vieillir, ce qui allait devenir ses propres cuvées, selon un procédé classique, mais toujours en cherchant la perfection en matière de choix de barriques. Considérant que 90 % de la qualité d’un whisky était le résultat d’un élevage attentif, il consacrait beaucoup de temps à la sélection des barriques d’élevage.

Patience et longueur de temps

Ancestralement, le processus de fabrication d’un whisky single malt est constitué de trois étapes :

       La production d’une orge maltée

       Le brassage puis la distillation

       L’élevage ou le vieillissement

De nos jours, la production de l’orge maltée est le monopole de quelques brasseurs, le nombre de distilleries ayant considérablement baissé. Des marques réputées de whisky n’hésitent donc pas à  sous-traiter l’étape de la distillation, préférant consacrer leur énergie et leur temps à l’élevage.

Michel découvreur de génie ?

Les whiskies Michel Couvreur furent des précurseurs en termes d’affinage, notamment en se concentrant sur l’acquisition d’anciens fûts de vins de xérès. Alors qu’habituellement les whiskies écossais vivaient leurs années d’élevage dans d’anciens fûts de bourbon, ceux de Michel Couvreur reposaient dans des barriques d’origine espagnole. Si le procédé est désormais usuel, il faut se souvenir que dans les années 70 l’acquisition de barriques de bourbon était constitutif d’un modèle économique établi. Le lobby américain des fabricants de fûts de chêne, eux-mêmes soutenus par les patrons forestiers, avaient réussi à imposer une réglementation aux producteurs de bourbons : pour avoir le droit de mentionner l’appellation sur leurs bouteilles, ceux-ci devaient faire vieillir leur jus dans des barriques de chênes neuves… Une fois servis, il fallait bien trouver un débouché pour ces stocks de fûts encore prêts à l’usage. C’est la raison pour laquelle de nombreux producteurs de rhums et de whisky se dotaient d’anciens fûts de bourbon pour faire vieillir leur production. Ce n’est pas par snobisme ou par esprit de contradiction que Michel Couvreur choisit de ne pas utiliser des fûts de bourbon, mais pour des raisons de qualité gustative. En effet, une barrique de chêne neuve marque trop artificiellement le jus qu’elle stocke. Les arômes vanillées du bourbon proviennent du bois trop tendre des fûts, alors qu’idéalement un affinage réussi a besoin d’un bois plus sec et plus dense. En faisant le choix d’utiliser d’anciennes barriques de vins de xérès, qui parfois sont âgées de 20, voire 30 ans, Michel Couvreur donne à ses sélections de malts le meilleur des réceptacles.

On ne peut s’empêcher de parler de Michel Couvreur au présent, tant son influence est encore prégnante. Disparu en 2013, à l’âge respectable de 85 ans, ce passionné aura réussi à démontrer que l’on peut inventer un nouveau style de whisky sans renier son origine écossaise… Déguster un whisky estampillé Michel Couvreur ? C’est découvrir les effets d’un élevage bourguignon sur un malt écossais, selon une méthode initiée par un belge…